Il est urgent d’inscrire le droit au logement à l’agenda politique (Communiqué d’E! Montreuil)

Ensemble!

Mardi 2 décembre au matin, 19 personnes sans domicile, occupant un coin du square de la République à Montreuil ont été évacuées, à la demande de la municipalité, par un imposant dispositif policier déployé par la préfecture. Le campement a été démantelé.

Cette évacuation, qui place ces personnes dans une situation humanitaire encore plus précaire qu’elle ne l’était déjà, ne constitue pas une solution aux problèmes posés par ce campement. En particulier à l’heure où les températures passent sous la barre des zéro degré la nuit.
Elle ne correspond pas davantage aux orientations politiques qu’Ensemble! et, nous le pensons, le FDG porte : L’Humain d’abord.
A cette heure, les évacués campent toujours sur les trottoirs de la place de la République.
Plus généralement, la situation que vivent actuellement les 19 personnes dites du « 65 bis rue Voltaire » à Montreuil renvoie à des causes et responsabilités diverses.
Outre que 10 d’entre elles ont été radiées du Collectif des Sorins, rue des Papillons, pour cause de non-respect des règles de fonctionnement collectif, l’évêché de St Denis, propriétaire des locaux du 65 bis rue Voltaire à Montreuil, dans lesquels, avec plusieurs autres personnes, elles avaient trouvé refuge n’a pas mis à profit les 2 années durant lesquelles elles y sont restées, pour contribuer à trouver des solutions de relogements, jusqu’à ce qu’elles en soient expulsés à la demande de l’évêché.
Il est cependant à noter que les deux familles qui se trouvaient au 65 bis, rue Voltaire, au moment de l’expulsion du 28 octobre ont été prises en charge, l’une par l’évêché, l’autre par la ville.
La préfecture de Seine Saint Denis n’a pas pris les responsabilités qui lui incombe en matière de logements et d’hébergement temporaire ou d’urgence, sans doute, pour une part, trop occupé à faire bénéficier du Crédit Impôt Compétitivité Emploi, 8500 entreprises du département pour un montant de plus de 100 Millions d’euros.
Elle n’a pas davantage pensé à engager une procédure de réquisition de logements ou de locaux vacants. Pourtant, en Seine Saint Denis, ce sont plusieurs dizaines de milliers de logements vacants qui ont été recensés par l’INSEE.
La situation du logement et de l’hébergement à Montreuil, en Seine Saint Denis, comme à Paris et dans les départements de la petite couronne est particulièrement préoccupante alors que la liste des demandeurs de logements sociaux s’allonge et que les personnes sans domicile fixe s’accroissent.
Tous les acteurs, institutionnels ou pas, doivent contribuer à faire du droit inaliénable à un logement une réalité. Un toit c’est un droit!
Nous formulons en particulier le vœu que les municipalités de la Seine Saint Denis, notamment celles dirigées par le FDG, mettent à l’agenda de leurs priorités politique la question du logement et de l’hébergement d’urgence. S’engager, par tous les moyens institutionnels mais aussi au travers de campagnes politiques coordonnées associant la population nous semble être une nécessité. Avec l’appui des forces politiques, syndicales, associatives luttant pour l’application du droit au logement, elles pourraient par exemple initier une conférence  des collectivités d’IDF confronté à ces problématiques pour interpeller l’Etat et les préfets sur le droit au logement opposable, mutualiser leurs réflexions et leurs ressources pour faire face à ces situations, notamment en ce qui concerne le droit de réquisition.

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